Une semaine à Paihia
Les trois semaines de road-trip ont été intenses. Un peu de repos ne me ferait pas de mal. Jeudi 13 au soir, je retrouve Auckland. Ces rues que je connais. Ces tours qui toujours semblent toucher le ciel. Je passe du bon temps dans cette ville qui me semble encore plus vivante que lorsque je l’avais quittée. Je me repose, j’en profite pour faire des papiers, imprimer mon CV et d’autres choses très peu intéressantes mais nécessaires. Je repars mardi au soir, cap sur le nord du pays. Je roule en direction de Waipu, un petit village à cent cinquante kilomètres d’Auckland. Je traverse le Harbour Bridge avec ma voiture. La dernière fois que je l’avais emprunté, c’était en bus, pour Takapuna, le 8 février… Le temps passe si vite. Des images me reviennent et se perdent dans la ville qui se laisse majestueusement admirer.
Le lendemain, je pars de Waipu pour Whangarei, la plus grande ville du Northland. La promenade le long de la marina est agréable. Je m’installe sur un banc, la Rolling ball clock mesure le temps. Je me demande où je vais. Je n’ai pas envie de rester à Whangerei, je veux aller dans un petit village, dans la campagne, près de la mer. Je veux trouver cet endroit où j’ai envie de m’installer deux ou trois mois pour y travailler. Un petit village attire mon attention : il y a plein de beaux endroits aux alentours, et même le village en lui-même m’attire. Direction Paihia, à cinquante trois kilomètres plus au nord, sur la côte est. En quittant la ville, l’atmosphère change : l’herbe est verte, les forêts aux essences tropicales. Je me sens m’éloigner de tout, l’espace s’étirer autour de moi. Sur mon chemin, je ne traverse aucun village, seulement de magnifiques paysages au vert chantant avec les rayons dorés du soleil. Par moment, la pluie tombe, puis cesse. Cette pluie semble si pure, l’eau qui tombe sur mon pare-brise est si claire. Les derniers kilomètres avant l’arrivée sont une succession de virages dans des côtes abruptes au milieu d’une forêt au vert éclatant. La pluie tombe délicatement, le ciel gris apporte une atmosphère mystérieuse. Puis les virages cessent laissant place à une ligne droite. Un petit virage, et voilà la mer : face à moi, des îles comme des rochers posés sur l’eau couverts de forêt, une mer d’huile, des voiliers amarrés, une plage au sable doux. Le soleil sort quelques instants avant de se coucher. L’odeur de la pluie rend ce moment mystique. Je n’en crois pas mes yeux. C’est ici que j’ai envie de rester.
J’ai passé sept jours à Paihia, sans y bouger. Ce village est envoûtant, il dégage une force subtile, une énergie silencieuse qui attire et enveloppe d’une manière indéfinissable. Tous les jours j’ai passé beaucoup de temps à regarder l’horizon depuis la plage. Comme si ces îles et la mer, ce lieu, avaient une histoire à raconter, un secret à murmurer. Je me baigne avant le coucher du soleil. Le calme est relaxant. Je regarde avec amusement le chien faisant du ski nautique. Je profite aussi du temps à Paihia pour écrire mon blog. Oui, il fallait rattraper tout ce retard. J’écris dans le patio de l’auberge, sous l’air frais des palmiers, au milieu du chant des oiseaux. A la nuit tombée, ce mardi soir, sous le ciel étoilé dans lequel la Southern Cross s’étire, un bon moment à discuter avec Guillaume, Cédric et Seng. Et puis, évidemment, je me mets à la recherche d’un travail. Je dépose mes CV dans un hôtel, un café et des restaurants. Mais ici, c’est la fin de la saison ; dans un mois, le village sera silencieux. Et pour les kiwis, le mètre soixante est nécessaire… Je ne m’avoue pas vaincu. Je profite encore pleinement de cette région si paisible pour la découvrir le temps que j’en aurai envie. Avant cette fois de trouver un travail à Auckland. Demain, je pars enfin à la découverte de ce bout du monde.