Far north, east coast
Ce jeudi, après une semaine sans bouger, je reprends la route. Il est 11h30. Il fait déjà chaud dans ma voiture restée en plein soleil. Le temps est celui de ces chaudes journées d’été, au ciel bleu azur que le soleil ardent traverse tout au long de la journée en écrasant de sa chaleur implacable quiconque ose s’attarder sous son éclat. Ma vitre ouverte, pour laisser entrer l’air frais de la mer, je passe par Kerikeri et ses immenses vergers. Pour profiter du paysage, je prends l’itinéraire côtier, petite route sinueuse qui mène à de petits hameaux isolés le long de la mer ou perchés dans les terres. Je traverse la forêt et de vastes prairies au vert doux. Arrivé dans le petit village de Matauri, la route s’incline franchement, et entre la végétation qui l’enserre, l’océan et la longue plage se dessinent en contrebas. La plage relie l’océan à ce petit bout de terre, plaine ceinte par la montagne et la mer. Immense banc de sable blanc, la plage est fermée par des rochers s’avançant sur l’eau et couverts de forêt. En face, de petites îles émergent de la mer. Nous ne sommes qu’une poignée sur le rivage où seul le bruit du vent, le chant de la mer et le cri des mouettes troublent le silence qui dans ce lieu si paisible, aurait pu être impénétrable.
Je repars, puis je fais une pause quelques kilomètres plus loin à Te Ngaere, où je mange face à la mer. Sur la route, l’océan se laisse admirer depuis ces montagnes qu’il caresse plus bas. Des petits hameaux de temps à autres, des maisons par-ci, par-là. Jusqu’à Cable Bay, petit village de bord de mer. Je profite de l’ombre de grands arbres, assis sur un banc, pour regarder le soleil petit à petit tomber dans l’océan. Mais je me souviens d’une recommandation d’un guide du village de Mangonui. C’est un petit village de pêcheurs posé le long de la baie enveloppée par les collines, où un panneau prévient de la possible présence de pingouins sur la route. Je rentre dans le magasin de poissons. Sur pilotis, suspendu au-dessus de la mer, on peut ici acheter du poisson frais, pêché le long de la côte ou dans la baie, ou même le déguster, préparé avec soin. J’opte pour le fish and chips, réputé être le meilleur du pays. La dame sort sous mes yeux le morceau de poisson que j’ai choisi de l’étale, avant de l’apporter en cuisine. Je m’assois face aux quelques voiliers posés sur la baie. Le fish and chips est un délice, avec ce généreux morceau de poisson fraîchement cuisiné. Jamais je n’en ai mangé un aussi bon. Après le repas, je me dirige vers ma voiture. Le soleil se couche, teintant le ciel de rose, qui se reflète dans la mer calme de la baie. Je vais me coucher. Demain, une grande journée m’attend.