Promenade au lac Taupo
Après Castlepoint, j’ai repris la route pour Napier. Toujours ces grandes plaines, de champs, de bœufs, de moutons, d’arbres fruitiers… enveloppées par des montagnes. J’arrive à Napier. C’est la plus grande ville de la région de la Baie de l’Abondance. Cette ville a un charme fou, avec son style Art déco. Le centre est riche de ce style architectural, que les habitants ont reconstruit ainsi après le séisme de 1931, qui a détruit une grande partie de la ville. C’est agréable de se promener dans la rue principale et sur le front de mer. Je pars le lendemain pour Taupo. Là encore, la route est belle. Le long des cent cinquante kilomètres de la nationale 5, la forêt de sapins s’étend tout du long sur les collines. À quelques endroits, des champs de moutons rompent l’immense étendue de la forêt au vert foncé. Après deux heures de route, le lac se dévoile depuis la route qui désormais s’incline, glissant doucement vers les rives paisibles où l’eau et la terre se retrouvent.
Très malade mardi après mon arrivée à Taupo, je visite un peu le village le lendemain. Posé sur les rives du lac, le village offre une magnifique perspective sur cette vaste étendue d’eau formée il y a 28 500 ans suite à l’éruption d'Oruanui, qui a formé une vaste caldeira, laquelle s’est progressivement remplie d’eau pour donner naissance au lac. En face, caché par les nuages, je devine le parc du Tongariro et ses trois immenses volcans. Le vent souffle. Des vagues se forment, on dirait la mer.
Le lendemain, je reprends la route pour me promener le long du lac. Sur les plus de quarante kilomètres qu’il faut pour atteindre le bout sud du lac depuis Taupo, tout au nord, je m’arrête à de nombreuses reprises. Le chemin est tantôt une grande route entre des forêts de sapins, tantôt sinueux, coincé entre les falaises et juste au bord du rivage. Je m’arrête une première fois sur une petite plage de roche noire, non loin de Motutere. Les montagnes cernent l’horizon. Le soleil brille et se reflète dans le lac. Il fait chaud. Je reprends le volant, je roule doucement, la fenêtre ouverte. Je traverse de petits villages perdus au milieu de ces larges étendues sauvages. Je m’arrête sur la plage de Waihi, le point le plus au sud du lac. Les cygnes noirs s’amusent non loin des rives. Là encore, il n’y a personne. Je passe trois heures sur cette plage, puis je repars et profite sur la route des couleurs du ciel couchant. La forêt traversée plus tôt se découvre sous un nouveau regard dans ce ciel aux reflets roses. Je m’arrête juste avant Taupo à un point de vue où je m’étais arrêté en partant. Le soleil fond derrière les montagnes. Au loin, le sommet du mont Ruapehu se laisse admirer. Et le soleil couchant achève mon séjour à Taupo.