Derniers jours à Auckland
Ce lundi, je me réveille à Mangawhai, un peu plus au nord d’Auckland. Le réveil est matinal dans ma voiture, j’en profite pour marcher sur la plage, les pieds dans l’eau, face au soleil levant. Je retrouve Auckland en début d’après-midi. Je passe par le Harbour Bridge, la lumière du soleil à cette heure éclaire avec douceur la Sky Tower et les tours à ses pieds. Je suis content de revenir. C’est ici que je vais passer les prochains mois, me dis-je. Je commence à bien la connaître, cette ville. Ses rues n’ont plus trop de secrets pour moi. Je me rappelle même déjà des souvenirs de quand je suis arrivé, le mois que j’ai passé ici et toutes les autres fois.
Ce mardi-là, je rentre dans une boutique de souvenirs. Je regarde les cartes postales, et une m’interpelle. À la tombée de la nuit, des montagnes enneigées, une ville éclairée au bord du lac, une forêt de sapins. C’est magnifique. Cette ville, c’est Queenstown. Avant même d’arriver, j’avais dessiné les grandes lignes de mon année en Nouvelle-Zélande. Dans ce plan d’idées, l’hiver m’attendait à Auckland. Mais cela restait des idées, et je m’étais dit que, de toute façon, j’irais là où mon cœur me mène. Cette carte postale me tourne dans la tête dans les jours suivants. Et puis je me rappelle qu’on me disait, à chaque fois que j’expliquais que j’allais passer l’hiver à Auckland, de partir plutôt pour Wellington… ou Queenstown. Partir me tentait beaucoup. Évidemment, Antonio allait me manquer. Et puis un jour, je me suis décidé. Queenstown, j’y serai le 9 mai.
Me revoilà à flâner dans Auckland. Beaucoup la critiquent — on dit qu’elle n’a rien d’exceptionnel — mais moi, je l’aime bien. Elle vibre différemment à chaque fois que j’y reviens. Je regarde les gens marcher, je lève les yeux pour regarder le soleil se coucher. Le jour de l’ANZAC, un coquelicot est projeté sur la Sky Tower. Je retrouve Antonio : on boit des chocolats chauds, on mange des glaces, on se promène. Je reprends aussi les CV et les lettres de motivation pour mes candidatures. Le temps est encore doux ; ici, l’automne a comme un parfum de printemps. J’en profite. Je cuisine, je lis, je me repose. Je suis heureux de voyager et d’avoir vu tout ce que j’ai vu, mais je sens aussi que j’ai besoin de me poser quelque part, d’avoir un endroit à moi, un chez-moi. En attendant, à partir de demain, mon chez-moi, ce sera un van, pour une semaine sur les routes avec Cassandre.