Blue Springs et le village du Hobbit
Il est presque 11 heures quand j’arrive à ma première visite de la journée. J’ai apprécié les derniers kilomètres de ma route perdue dans les collines à l’herbe asséchée et aux moutons affamés. L’endroit est tellement tranquille que je klaxonne les oiseaux installés au milieu du bitume pour qu’ils s’envolent. Je marche sur un chemin de graviers. Après une minute de marche, déjà le spectacle s’admire en contrebas. Cette eau translucide, aux reflets bleus, si claire, si pure. Les plantes au vert éthéré dansent dans le léger courant de l’eau. Blue Springs est magnifique en photos, incroyable en vrai. Je poursuis la marche toujours en admirant la rivière. Le ponton qui permet de la traverser permet de voir un peu plus l’eau immaculée. Un peu plus loin, les canards s’amusent sur l’eau. C’est tellement beau. Je m’assois sur un banc sous un grand arbre pour apprécier un peu plus la beauté de cette eau cristalline, au milieu du chant des criquets.
L’heure file, et un rendez-vous m’attend. Je reprends la route. De longues lignes droites dans de vastes plaines, puis le GPS m’indique de tourner à droite. La route part en zigzag entre les collines. Je gare ma voiture pour prendre le bus. Une seule destination : le village du Hobbit. Le bus s’élance sur la route, clos par un portail, qui mène au village. Des centaines de moutons broutent l’herbe des collines tandis que d’autres s’amusent sur la route et nous empêchent d’avancer. J’ai d’ailleurs rarement vu des moutons aussi beaux. En regardant les paysages au loin, on comprend pourquoi le réalisateur est tombé amoureux de ce lieu. Après dix petites minutes de voyage à descendre les collines, nous arrivons. Le petit escabeau pour descendre du bus. Et déjà tout le monde est émerveillé. On débarque dans ce minuscule village construit dans la colline. Ces petites maisons creusées dans les collines aux portes colorées, les minuscules tables, bancs et linge de maison étendus sur un fil à linge… Le petit potager, les lacs, les pommiers, le petit robinet, les fleurs un peu partout de toutes les couleurs… Tout est magique, féérique. On a l’impression d’être dans un autre monde. Le guide très sympathique nous raconte plein d’anecdotes sur ces films que je n’ai jamais vus - mais qu’à cela ne tienne, je les regarderai. On rentre dans une petite maison aménagée pour les visites - les vrais décors de l’intérieur étant à Wellington. Tout est aussi fait dans les détails, c’est vraiment incroyable. Après deux heures de visite, nous reprenons le bus. À nouveau les moutons et ces paysages qui font se sentir si petit.
Je reprends le volant. Mon itinéraire me mène sur des routes désertes. Une image dont je crois que je me souviendrai toute ma vie : seul sur cette petite route en ligne droite dans cette plaine de champs, les montagnes dans le rétroviseur qui se parent d’un délicat rose. Le soleil se couche. Je continue ma route. La route se courbe ensuite pour s’accrocher aux flancs des montagnes. Une forêt magnifique qui se découvre à chaque virage. J’arrive à Waihi Beach à la nuit tombée. Je me gare face à l’océan. Le bruit des vagues qui se cassent sur la plage. La Lune est si forte qu’elle se reflète dans l’océan.