L’aventure commence
17 heures, l’heure du départ pour l’aventure. Clé en main, les sacs à l’arrière, un au revoir à Antonio, le GPS en place, direction Raglan, à deux heures de route au sud d’Auckland. J’opte pour l’autoroute, pas le meilleur moyen pour admirer les paysages, mais j’ai envie d’arriver avant la nuit. Après les bouchons de la ville, le paysage devient naturel. Les vastes étendues s’offrent à moi, dévoilant un horizon infini. Les collines, drapées d’un manteau d’herbe tendre, accueillent paisiblement les vaches qui y paissent, bercées par une nature luxuriante. Une végétation foisonnante danse sous la brise, tandis que, dans le creux des vallées, des lacs scintillent comme des joyaux oubliés. À quatre-vingt-dix kilomètres à l’heure, je laisse mon regard s’égarer, savourant chaque fragment de ce tableau vivant. Il y a très peu de monde sur la route. Je fais une pause à mi-parcours, à Rangiriri, au milieu de nulle part. Un motel, deux petites maisons, je m’assois à une table pour profiter du beau temps. Après trente minutes de pause, je reprends la route. Le soleil commence à se cacher derrière les collines, offrant de jolies couleurs dorées. Je regarde dans le rétroviseur et je me rends compte du chemin parcouru : il y a encore quatre mois, je n’avais pas mon permis et me voilà à conduire à l’autre bout du monde, avec une voiture que j’ai achetée deux jours plus tôt. Le paysage est encore plus serein. Au niveau d’Hamilton, je quitte l’autoroute pour une petite route qui mène à Raglan. Quarante kilomètres à enlacer les collines, épousant chaque courbe d’une route sinueuse qui se faufile à travers une végétation dense et envoûtante. Les paysages sont apaisants. À quelques kilomètres de Raglan, le soleil commence à se coucher. Le rose du ciel se confond dans la brume qui enveloppe les collines. Je ne m’en lasse pas. C’est magnifique.
Le panneau annonce quarante kilomètres à l’heure. Je pénètre dans Raglan, tandis que les ultimes lueurs caressent l’horizon. Ces dernières me laissent entrevoir en contrebas la mer qui enlace les terres. Celles-ci, audacieuses, semblent s’avancer, défiant doucement l’immense étendue de l’océan. Je suis un peu perdu, incertain du chemin vers le centre du village. Je tourne entre les rues tranquilles des quartiers résidentiels, jusqu'à ce que finalement, je finisse par trouver mon chemin. Le village est presque désert. Je me gare dans un coin tranquille afin de passer ma première nuit dans la voiture. Attiré par l’inconnu, je pars explorer le village. Je me laisse guider par le pas des quelques passants. La grande avenue s’étire et s’abandonne dans un rond-point, faisant office de cœur du village. Là, trônant au centre, le Harbour View Hotel, avec son allure de bâtiment du Far West. Seul havre encore éclairé, il diffuse une dernière lueur de vie à la nuit tombante, les rires des clients en terrasse se mêlant au silence d'une ville endormie. Je retourne à la voiture. Il est 22 heures, c’est l’heure de dormir.